Située aux confins du monde, la ville d’Ushuaia abrite en son sein Mateo, reclus et isolé au cœur de ce paysage de glace. Il convoque une jeune femme pour s’occuper des tâches quotidiennes. Introduite dans l’univers de cet homme étrange et mystérieux, Nina tente de retrouver les traces du passé nazi de Mateo, afin de venger l’histoire. Mais sous un voile de vérité, toute certitude n’est pas inaliénable, et l’Histoire cache plus qu’elle ne dévoile.
La véritable identité de Mateo se dessine au fil des scènes au sein des décombres d’un triangle amoureux, tissé par des voix réelles et fantasmagoriques, fantômes du passé. La recherche historique devient un palimpseste où la mémoire, à travers les limbes du temps, fait ressurgir l’horreur mêlé à l’universalité du sentiment amoureux. Entre mensonge et vérité, le texte devient le porte-parole de voix disparues, notamment celle de Róza Eskenázi, chanteuse juive séraphade et figure active de la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale.
Mais l’amour n’est-il pas rédempteur comme dans La vie est un songe, le texte phare du grand Siècle d’or espagnol, dans lequel réel et fiction font de la langue le moteur central de la vie ?
Né à Jaen en 1978, Alberto Conejero est un auteur de théâtre espagnol de renommée internationale. Il s’inscrit dans la lignée de Juan Mayorga : véritable poète de la scène, il réhabilite le texte au théâtre, pour ne pas dire de la fiction, sans cesse mise en danger.
Metteur en scène, traducteur de l’espagnol avant de devenir éditeur, David Ferré est diplômé en Mise en scène et Dramaturgie. La traduction théâtrale de jeunes auteurs émergents constitue une de ses principales activités.