Coupe d’obsidienne est un voyage qui se déroule à travers le territoire de la mémoire, dans une société en quête de justice. Présenté dans une forme narrative, le texte est un récit intérieur où la narratrice est prisonnière de ses mots, une prison d’où les paroles surgissent comme un geyser. Les débris de la mémoire y errent, tels des égarés, à travers ses mots. Elle tente de parcourir sa propre mémoire sur un plateau vide, de se souvenir par à-coups du récit d’un vol historique passé sous silence, celui de codex mayas au Musée d’Anthropologie de la Ville de Mexico, et d’un amour déçu. Élaboré à partir de fragments d’écriture, chacun est la pièce d’un puzzle incomplet.
Le lecteur suit alors du regard une sorte d’enquête où le théâtre devient un poème qui se déplie, se délie, tissant ainsi un étrange paysage. En outre, la coupe d’obsidienne, qui articule plusieurs mondes, est à double tranchant : elle cisèle des faits avérés mais aussi d’autres symboliques, pour nous orienter dans la quête d’une origine et d’une frontière entre récit intime et drame historique qui nous échappent tant l’une que l’autre.
Leonor Courtoisie est une écrivaine, dramaturge et metteuse en scène uruguayenne de renommée internationale qui allie son travail d’écriture à celui de la scène. Elle se consacre à la pratique et à la recherche dans le domaine des arts de la scène et de la littérature, en construisant une pensée critique qui tisse des liens entre l’archivage, la famille, la mémoire, la ville et notre présent.
Elle est en charge de la coordination chez Ed. Salvadora Editora, spécialisée dans la dramaturgie uruguayenne : salvadoraeditora.wordpress.com et fait partie du collectif Sancocho Colectivo Editorial.
Elle travaille avec différents supports de presse, notamment l’hebdomadaire Brecha, et a obtenu plusieurs prix comme le prix Molière de l’ambassade de France en Uruguay (2019).
David Ferré est diplômé en mise en scène et dramaturgie de la RESAD (1998 – Madrid). Après avoir dirigé la compagnie Sans Voies, il crée Actualités Éditions en 2008 pour faciliter, en traduction, la circulation des textes hispanophones pour la scène du XXe siècle, et ce dans le but d’encourager les échanges artistiques entre ces deux territoires linguistiques. Traducteur et éditeur, il y dirige les collections Les Incorrigibles (Espagne), Les Gravitations (Uruguay), Les Orfèvres (Mexique), Les Façonneurs (Cuba), Les Fictions (Argentine) et Les Équilibristes (Costa Rica). Il est spécialisé dans les écritures hispanophones de la scène contemporaine, et mène une activité académique au croisement du design et de la dramaturgie.