La Solitude du promeneur de chiens est le récit poétique d’une jeune femme qui connaît l’amour fusionnel, mais qu’elle confond avec la souffrance narcissique de l’abandon. Ce texte célèbre une cérémonie de la confusion après un échec amoureux. María s’enfuit dans l’hiver, quitte l’été, et recrée des liens d’appartenance aux hommes qu’elle convoite. Frénétiquement et dans l’égarement de soi, elle part en quête des points cardinaux de son existence.
María est l’amie d’une promeneuse de chiens : l’amitié est une alternative comme une autre, et nous sommes pareils à des chiens attachés au désir. Nous passons notre temps à renifler la solitude des autres pour nous assurer de la nôtre. D’un point de vue dramaturgique, ici, les fantasmes et les fantômes forment un corps unique, un roc.
La forme de l’intertextualité structure différentes scènes autour d’un sujet qui égrène les œuvres de cette autrice, celui de l’amour entendu comme l’impossibilité d’approcher l’autre dans sa dimension physique, la fragmentation d’un soi toujours insatisfait dans sa dimension sentimentale puisque la modernité semble ne nous offrir qu’un accès restreint à nous-mêmes.
Ce texte, où se juxtaposent moult fractions, trouvera son centre sur la scène, une scène toujours à venir à l’instar de la littérature la plus engagée dans le champ du réel.
María Velasco (Burgos — 1984) est une des figures les plus remarquées de la scène contemporaine espagnole, et l’une des plus prometteuses d’un point de vue esthétique. Son écriture s’allie à l’art de la mise en scène, créant un dialogue entre les deux. Elle est diplômée en mise en scène et dramaturgie de la RESAD (2004 — Madrid) et en art de la scène et d’art visuel (2011—Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía – Université d’Alcalá) avant de présenter sa thèse sur Angélica Liddell à l’Université Complutense de Madrid en 2016. Elle dirige le master II de l’ESADCYL de Valladolid. Elle écrit également pour de nombreux journaux et enseigne dans plusieurs écoles de théâtre (Sala Réplika, Joven Companía, Teatro Fronterizo).
Directeur des collections — Traducteur — Enseignant
Avant de devenir éditeur, David Ferré est metteur en scène diplômé par la RESAD, le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Madrid (1998). Il fera ensuite ses classes au CDN de Madrid. En France, il accompagne Christophe Huysman (2003 du festival d’Avignon) et crée deux pièces pluridisciplinaires avec sa compagnie Sans Voies (Villette, TCI, CDN Strasbourg, MGI). Il a créé Actualités Éditions (2008 — plateforme éditoriale qui, par le biais des écritures, met en relation différents acteurs culturels et artistiques) dans le but de faciliter la circulation des auteurs hispanophones pour la scène du XXI° en France. À ce jour, il dirige toutes les collections (espagnole, cubaine, mexicaine, uruguayenne, cubaine et argentine).
La traduction théâtrale d’auteurs hispanophones contemporains et émergents constitue sa principale activité. Il amorce cette activité en 2003 avec Juan Mayorga aux AET d’Orléans (Le Traducteur de Blumemberg). Puis il traduit Les Racines coupées et L’Architecte et l’Horloger de Jerónimo López Mozo, Temps réel d’Albert Mestres, Barbarie, 45’ de Sergio Blanco (Kiev, Opus sextum, Diptiko).
Tous les ans, il est invité à participer aux séances de travail sur la traduction mises en place par la Muestra de Alicante et à différentes journées professionnelles sur la traduction théâtrale pour le théâtre d’aujourd’hui.
Il fait partie du comité exécutif du P.E.N club français, et il y préside le Comité pour la Traduction et la diversité linguistique. Il co-coordonne le Comité hispanique du réseau EURODRAM dont il est le président depuis novembre 2021.
En 2010, il a dirigé l’ouvrage Théâtre espagnol : les écritures émergentes – Ed. de l’Amandier, en 2010. En 2013, il traduit et publie quatre auteurs mexicains dans le cadre de France-Mexique : écrire le théâtre aujourd’hui (Veronica Musalem, Itzel Lara, Noé Morales et Alberto Villarreal). Une présentation performative (MGI — 2013, Paris) marque la singularité de sa conception de traducteur. En outre, il a traduit trois textes de Luis Ayhllon (Mexique).
Dans le domaine de l’enseignement, il s’interroge sur les multiples formes du théâtre contemporain. Il enseigne la dramaturgie à l’EnsaLab (ENSAD), à l’Institut Télécom – Paris et à l’ESCPI-Paris. Il développe de nombreux workshops sur l’écriture, notamment avec l’Instituto Cervantes et l’ESAD, le conservatoire d’art dramatique de Valladolid en section master. Il a co-créé le cursus Maquette & Sculpture numérique (Strate, École de design (2004-2012) et le pôle Écriture.