Quelque part, un corps est le voyage — au sens littéral, onirique, vital et imaginaire — d’un jeune homme en quête du corps, de la parole et des yeux de celle avec qui il a passé, un jour lointain et proche à la fois, quelques heures. Cette rencontre, unique et irremplaçable, marque pour lui le début d’une rupture avec le monde dont il s’éloignera pour amorcer un nouveau chemin contre vents et marées.
Cette quête se poursuit pendant des années et constitue un voyage chaotique, mais à la matrice solide, au pattern inébranlable. C’est surtout celle d’un dialogue avec un autre personnage-figure aux multiples visages, un ange gardien qui égrène chacune des étapes de ce texte mystérieux. Guidé par le souvenir d’un regard qui fonde une vie entière et dont le corps absent creuse progressivement un lieu dans lequel chacune et chacun se love. Dans ce voyage à travers le temps et l’espace, l’énergie de la langue devient un point de fuite, un horizon à atteindre.
Ce qui en ressort, c’est que fiction et réel sont assujettis à une croyance, une conviction qui bien que nous soyons tous issus de ce creux, de ce lieu où se trouve l’amour, nous le fuyons autant que nous y revenons sans cesse.
Gon Ramos a suivi des études de comédien (2011—Laboratorio William Layton, 2013—Timbre 4). Il découvre l’écriture avec des auteurs de grande renommée comme Alberto Conejero, Paco Bezerra, María Velasco et Mauricio Kartún. Dès lors, il devient une des figures clefs de la dramaturgie espagnole outre son travail de metteur en scène.
Metteur en scène, traducteur de l’espagnol avant de devenir éditeur, David Ferré est diplômé en Mise en scène et Dramaturgie. La traduction théâtrale de jeunes auteurs émergents constitue une de ses principales activités.