Le snorkel est un sport, à ce qu’on dit. Dans ce récit pour la scène, les personnages semblent revenir d’une fête lointaine et aquatique qui n’est que souvenir. Des voix, multiples et en écho, tentent, à l’instar des femmes et des hommes d’aujourd’hui, de sortir la tête de l’eau, tout en gardant le regard rivé sur la beauté des fonds marins. Parole et corps devraient, par la performance à venir, trouver un équilibre, grâce à la parfaite composition dramaturgique du texte.
L’observation, sous forme kaléidoscopique, d’un paysage lacustre, d’un campement de touristes, d’un monastère où la modernité va se reposer, donne à voir une ascension où toutes et tous se cassent la figure, avec humour et réalisme.
Les personnages ne sont pas toujours humains, n’ont pas toujours un nom, et ne partagent pas toujours le même temps, mais ils ont en commun la conscience de naviguer à la dérive en essayant de comprendre un monde que Snorkel compose dans un voyage vertical, de la profonde obscurité d’un lac jusqu’à la première colonie humaine sur Mars.
Très remarqué sur la scène catalane, Albert Boronat est un artiste infatigable. Il codirige la compagnie Proyecto NISU et travaille, entre autres, avec La Virgueria pour qui il a écrit Snorkel.
Traductrice de théâtre espagnol et hispano-américain, et spécialiste de la scène contemporaine espagnole, Marion Cousin est docteure en études théâtrales.